La Fédération des associations d’artistes du Bénin (Faaben) a choisi, cette année, de célébrer la fête internationale de la musique à travers un atelier sur les forces et faiblesses du Conseil national des organisations d’artistes et acteurs culturels (Cnoa).
En différée, loin des vacarmes d’instruments de musique au décibel assourdissant, la fête de la musique a été plus intellectuelle que festive avec la Faaben. La Fédération des associations d’artistes du Bénin a préféré organiser un atelier de réflexion avec ses membres la dynamique à imprimer au Cnoa afin d’en faire un véritable organe fédérateur de toutes les énergies dans le secteur artistique et culturel.
La rencontre a eu pour cadre l’espace culturel Walo Dance Center dans la commune d’Abomey-Calavi le samedi 09 juillet 2022. La communication principale de l’atelier est articulée autour du rapport de complémentarité devant exister entre les diverses fédérations dans le secteur et le Cnoa.
Dans sa présentation, le communicateur, Boniface Sagbohan avertit que le Conseil national des organisations d’artistes et d’acteurs culturels ne saurait se prévaloir supérieur aux fédérations existantes. Il explique que le Cnoa et les fédérations sont régissent par les mêmes dispositions légales et donc le Cnoa doit avoir un rapport horizontal et non vertical avec les autres. Le Cnoa a beaucoup à apprendre des fédérations qui sont nanties d’expériences contrairement à lui qui vient de naître.
Toutefois, Boniface Sagbohan reconnait que le Cnoa est l’organisation qui regroupe en son sein aujourd’hui le plus grand nombre d’associations d’artistes et d’acteurs culturels, même s’il emprunte les membres aux autres fédérations. C’est là déjà une force majeure, nuance-t-il. Du coup, avance-t-il, le Conseil a besoin du soutien de toutes les fédérations et autres forces vives du secteur pour s’imposer véritablement et valablement comme la faîtière des faîtières et donc l’organe le plus représentatif des organisations du secteur des arts et de la culture.
Notons qu’à l’entame de l’atelier, le président de la Faaben, Eric Thossou, connu sous le pseudonyme Eric Thomson, a fait une brève présentation de sa fédération pour ensuite inviter son prédécesseur au poste a présenté un exposé plus détaillé sur la genèse et les acquis de ladite fédération.
Eric Thomson a, d’entrée, informé que la Faaben compte en son sein treize associations à ce jour. Il renchérit : « Il y en a bien d’autres qui frappent à la porte de la Faaben mais on ne leur a pas encore donné accès parce que dans leur dossier on n’a pas encore vu ce qu’ils apportent réellement à la fédération. On ne vient pas à la Faaben en opportuniste. »
A sa suite, Richmir Totah a rappelé que la Faaben est la première fédération créée par des artistes et acteurs culturels au Bénin. Il ressort de sa communication que la Faaben, dès le départ, s’est évertuée, sous sa direction, à abattre un travail remarquable. Ce qui a suscité des élans au leadership de part et d’autre, source de la poussée tous azimuts de fédérations concurrentes et sectorielles çà et là voire des confédérations.
Mais cette situation n’a pas empêché la Faaben à toujours s’illustrer au mieux. Ainsi, rapporte Richmir Totah, des acquis ont été comptabilisés. Entre autres, le plaidoyer pour le milliard culturel qui est devenu une réalité, le plaidoyer pour le renouvellement démocratique du Conseil d’administration du Bubedra (Bureau béninois du droit d’auteur et des droits voisins) dont le président était inamovible à l’époque, la consultation fréquente de la Faaben par les gouvernants sur la prise de décisions importantes en saveur du secteur, la participation à des rencontres intellectuelles de haut niveau, etc.
A cet atelier de la Faaben, la Direction générale du Fonds des arts et de la culture, le partenaire financier, est représentée par une délégation de trois membres. A la tête de cette délégation, Dayinse Djohoun Sossou, représentant le Directeur général, tel un coach, prodigue de sages conseils aux responsables de la Faaben ainsi qu’aux membres. Cela se résume à la détermination d’aller toujours de l’avant, contre vents et marrées.
Les travaux ont pris fin par une réjouissance musicale animée par le talentueux compositeur chanteur et guitariste Roger Tchaou et d’autres artistes. Un concert live très sobre et soft.
Fortuné SOSSA