Les Rencontres cinématographiques de Cotonou (Recico) accueillent une quarantaine de films triés avec rigueur et professionnalisme. Fidèle à ses ambitions d’avoir un pays hôte, le festival reçoit cette année, le pays des pharaons, une nation qui a le patrimoine cinématographique le plus prolifique du monde arabe.
Du 27 septembre au 04 octobre 2025 se tient dans la capitale économique du Bénin, le festival dénommé Rencontres cinématographiques de Cotonou (Recico). Pendant la période, il sera projeté au palais des Congrès quarante-trois (43) films officiellement sélectionnés pour l’événement et qui seront en compétition.
Lors de sa conférence de presse le 02 septembre, Dimitri Fadonougbo, le délégué général du festival a annoncé que le comité d’organisation a reçu deux cent six (206) films en provenance de 26 pays africains dont l’Egypte, le Sénégal, le Cameroun, le Maroc, le Niger, le Gabon, le Mali, la Côte d’Ivoire, le Congo, le Rwanda, l’Angola, le Tchad, la Centrafrique, le Burkina Faso, le Togo, la République démocratique du Congo, la Guinée, l’Algérie et le Bénin. Participent également à cette cinquième édition des Recico, des films de la diaspora et du reste du monde.
Pour la sélection, souligne Dimitri Fadonougbo, un travail laborieux a été fait parce que tous les films envoyés au festival sont de qualité. Ce qui a engendré un surplus de travail au comité de sélection. Mais, fort de leurs expériences et rigueurs, les membres du comité ont pu sortir du lot des 206 films, 43 qui semblent damer le pion à l’ensemble sur divers plans à savoir, le scénario, le jeu d’acteur, la mise en scène, l’image et le son, mais également sur le plan de l’originalité et la cohérence thématique en lien avec l’impact sur la société.
Ainsi, la sélection finale donne les chiffres suivants par catégorie : Longs métrages fictions : 09 films, documentaires : 10 films ; Courts métrages fictions : 15 films, documentaires : 09 films. Dans la sélection figurent 14 films d’école provenant de 09 pays. Les 43 films sont en compétition et répartis dans deux jurys présidés par des professionnels de l’art internationalement reconnus. Il s’agit du jury Longs métrages que dirige Mohamed Ahed Bensouda et le jury Courts métrages qui repose dans les mains d’Ardiouma Soma.
D’origine marocaine, Mohamed Ahed Bensouda, professeur, est réalisateur, producteur, scénariste, acteur, dialoguiste, etc. Il est le fondateur de la société ‘’Les films 7 Sarl AU’’. Il dispose d’un palmarès est assez dense. Ardiouma Soma, quand à lui, est le délégué général du Fespaco nommé en décembre 2014. Avant ce poste, il a occupé, entre autres, les fonctions de directeur de la cinémathèque africaine de Ouagadougou et directeur de la cinématographie nationale du Burkina Faso.
Egypte pays et cinéma invité d’honneur
Mme l’ambassadeur d’Egypte près le Bénin, son excellence Ragaa Elwakeel, a pris part la conférence de presse organisée par le délégué général des Recico. A l’occasion, elle a exprimé sa satisfaction personnelle ainsi que celle de toute la nation égyptienne d’être le principal pays hôte de cette cinquième édition du festival.
Elle est très ravie de la dimension humaine du festival parce que c’est une occasion importante voire privilégiée pour tisser des liens d’amitié et de fraternité entre les peuples béninois et égyptiens à travers le septième art. Elle soutien que « la culture est la meilleure façon de créer ces liens ». Car, le cinéma peut et doit jouer un rôle de brassage culturel entre les peuples africains, en tant que « vecteur de dialogue, de compréhension mutuelle et de cohésion régionale ».
Pour Dimitri Fadonougbo, « l’Egypte est un pilier du cinéma africain, avec une industrie cinématographique qui a traversé les décennies et influencé des générations de cinéastes. » En effet, poursuit-il, « son patrimoine culturel, sa richesse narrative et sa capacité à raconter l’Afrique à travers des prismes multiples en font un partenaire naturel pour les Recico ». En somme, un « Hollywood sur Nil ».
Ce qui conforte bien Mme l’ambassadeur qui entend accompagner de fort belles manières les Recico dans sa démarche de valorisation du cinéma africain. Une ambition qui se manifeste déjà à travers la présence de huit films de son pays dans la sélection officielle. Et mieux, des films qui participent à la compétition au même titre que les autres. Ces films, aussi bien des fictions que des documentaires, rassure Mme l’ambassadeur, traitent de faits de société, du quotidien du peuple égyptien, des enjeux économique... En somme, ils donnent à voir et à vivre la culture égyptienne dans une large mesure.
Cette année, les Recico se tiennent sous le thème ‘’Cinéma africain et immigration : enjeux, défis et perspectives’’. Un colloque est prévu à cet effet. Clémentine Lokonon, la coordonnatrice, explique qu’à travers cette thématique, le festival va s’intéresser à la question des migrations de façon générale mais spécifiquement comment le cinéma traite de la thématique. A travers divers panel, des universitaires, réalisateurs, producteurs et autres spécialistes seront mis à contribution pour décortiquer le thème.
Une innovation dès la présente édition, c’est le concept ‘’Recico chez vous’’. Il s’agit de projection d’une série de films hors les murs du palais des Congrès notamment des films qui n’ont pas eu la chance de faire partie de la sélection officielle. Les projections se feront surtout en plein air, dans les quartiers et espaces communautaires dans la ville de Cotonou. Ce sera ainsi une ouverture au grand public.
Veuillez télécharger ici la liste des films en compétions pour la sélection officielle.
Fortuné SOSSA