Le Festival international de danse de Ouagadougou s’est terminé sur une note de satisfaction immémorable avec le spectacle ‘’Le vodoun : mon identité’’ du groupe béninois Oshala. Instant de fortes émotions à couper le souffle.
Spectacle exceptionnel. Le tableau final de la dixième édition du Festival international de danse de Ouagadougou (Fido) est délirant. Les danseurs d’Oshala ont captivé toutes les attentions à ce festival qui se conjugue depuis le 29 janvier 2022 au passé.
Date qu’ont choisi enfin les responsables du festival pour reprogrammer la création béninoise sur le vodou. Le couvre-feu qui a bouleversé le bon déroulement du festival, suite au coup d’Etat militaire, a été levé entre temps. La psychose dissipée ou plutôt domptée, Fido a repris ses droits : réorganisation de la programmation, occupation exclusive de la scène de l’espace culturel Grin des arts vivants de la directrice du Fido, Mme Irène Tassembédo.
Ainsi, annulé le lundi 24 janvier, le spectacle ‘’Le vodoun : mon identité’’ est alors programmé à nouveau mais cette fois comme le spectacle de clôture du festival. Et le groupe Oshala a assuré.
Démonstrations mystiques, enchainement chorégraphique de danses rituelles d’une divinité vodou à une autre : divinités de la terre, divinités du feu, divinités de l’eau... masques de vénération de la femme, masque de gardiennage de la cité… rituels d’exorcisme, de tolérance, de lever de punition, de résurrection de la mort à la vie...
Le spectacle est magique, magnifique, avec une dose abondante de surnaturalisme. Du coup, tout s’harmonise dans un décor tout feu, tout-flamme. Un décor qui plonge dans un univers enrobé de gestuelles épouvantables, enivrantes et sublimissimes.
Dan, Sakpata, Blékété, Hèbiosso, Guèlèdè, Zangbéto, d’intenses et prodigieux tableaux cuisinés des entrailles du patrimoine culturel immatériel du Bénin.
Toute la salle reste scotchée jusqu’à la fin du spectacle avec une montée sans cesse croissante de l’adrénaline durant toutes les soixante minutes d’occupation de la scène par le groupe Oshala.
Au terme du spectacle les autres artistes béninois présents ont pris d’assaut le podium pour exécuter des pas de danse avec des danseurs Oshala. La chorégraphe Rachelle Agbossou de la compagnie Walô s’est fait remarquablement présente sur la scène aux côtés du directeur artistique et chorégraphique d’Oshala, Dénis Abiona et d’autres.
Très satisfaite, la directrice artistique du Fido s’exclame : « Maintenant que le Bénin nous a mis du vodou, on est tous en plein dans le vodou jusqu’à la onzième édition. »
Fortuné SOSSA