Le directeur général du Centre national du cinéma et de l’image animée et son collègue du Fonds des arts et de la culture, de retour du Fespaco, sont allés suivre une répétition du Ballet national. En bon connaisseur de la matière, ils ont fait quelques propositions pour donner davantage de tonus à la création artistique en gestation.
L’innovation désormais de la direction générale de l’Ensemble artistique national est de montrer en avant-première les créations du Ballet national à des responsables politico-administratives et experts avant d’aller présenter le produit fini au public en général. C’est ainsi que le mercredi 27 octobre 2021, le spectacle, en l’état, a été présenté à deux directeurs sous tutelles du ministère du tourisme, de la culture et des arts.
Il s’agit d’Eric Todan, directeur général du Centre national du cinéma et de l’image animée (Cncia) et Gilbert Déou Malè, directeur général du Fonds des arts et de la culture (DgFac). D’autres hauts responsables du ministère, également attendus, n’ont pu effectuer le déplacement faute de disponibilité aux dernières minutes.
A cette visite des deux personnalités, les responsables du Ballet national leur ont fait dérouler tout le tableau de la nouvelle création, une satire sociale qui met en conflit la jeune et l’ancienne génération. A la fin de la représentation, il est revenu au Dg Todan de se prononcer le premier sur ce qu’il a suivi.
« C’est un travail que pourront vite comprendre ceux qui sont un tout petit peu initiés », constate le Dg Cncia. Toutefois, il note que la sélection a été bien faite : « Je vois que tout le Bénin est représenté ici. » Il compare alors leur ingéniosité dans la danse aux mouvements des laves qui se déposent dans de l’eau stagnante. N’empêche qu’il trouve qu’il y a encore quelques réajustements à faire par endroit. A cet effet, il promet revenir aux répétitions pour faire quelques propositions éventuellement. Pour Eric Todan, « il n’y a pas mieux que nos danses traditionnelles pour faire valoir notre culture ». Pour ce faire, il nous faut lutter pour les faire valoir. Car, insiste Eric Todan, « si nos danses patrimoniales disparaissent nous allons disparaître de l’histoire ».
Le Dg Gilbert Déou Malè, est du même avis que son collègue du secteur de la cinématographie. Alors, il ajoute : « Quand on vous voit travailler, on sent qu’il y a du talent là. Ce que venez de faire en notre présence je doute que le public trouve à vous faire des reproches. » Mais, la grosse erreur dans le spectacle, c’est de vouloir montrer dans la création qu’en Afrique, on s’accroche aux mauvaises pratiques. Il recommande aux chorégraphes de revoir plus positivement cette séquence. « Il faut plutôt montrer que ce sont les autres qui sont venus avec leurs bêtises envahir la sainteté de notre culture », conseille-t-il. Par ailleurs, le DgFac a soulevé que, dans le choix des rythmes, une part belle a été faite à certains départements au détriment d’autres.
Tous les deux responsables en charge de secteurs prioritaires au sein du ministère de la culture ont félicité l’équipe d’encadrement du Ballet pour le travail abattu en si peu de temps. Ils ont salué également l’option faite par la direction générale de l’Ensemble artistique national d’aller dénicher des talents dans la quasi-totalité des départements du Bénin.
Avant leur départ, le régisseur général du Ballet, Razack Alao, a formulé, à leur endroit, quelques doléances. Il s’agit notamment de la faible quantité du matériel. Il plaide ainsi : « Le travail serait plus formidable si on avait suffisamment de matériel technique. Je veux parler de la lumière et du son. » Des doléances bien enregistrées par les deux directeurs généraux du ministère pour les remonter à qui de droit.
Fortuné SOSSA