Le campus universitaire d’Abomey-Calavi abrite une exposition d’œuvres artistiques en ce moment. C’est le fruit de recherches scientifiques à travers trois villes du Bénin chargées d’histoire.
Peinture et photographie colorent la cour intérieure de l’université d’Abomey-Calavi depuis le 19 octobre. Des œuvres admirables qui donnent l’impression de sortir de l’imagination d’artistes confirmés. Mais, c’est le travail d’une cinquantaine d’étudiants des filières Cinéma et Arts plastiques de l’Institut national des métiers d’art, d’archéologie et de la culture (Inmaac).
Au départ de cette exposition, il y a le projet Patrimoine en lumière, une initiative de l’Institut en lien avec le programme Fonds de solidarité pour les projets innovants (Fspi). Un programme qui vise à montrer par diverses expressions artistiques « des sites et musées pour le développement des territoires » et qui a reçu l’appui financier de l’ambassade de France près le Bénin.
Ainsi, l’Inmaac a entrepris de procéder à l’immersion de ses apprenants en cinéma et arts plastiques dans les villes historiques que sont Abomey, Ouidah et Porto Novo. Et le résultat est épatant. Des tableaux d’un mètre carré soigneusement réalisés et professionnellement montés. Des œuvres qui mettent en lumière des segments de l’identité culturelle authentique, archéologique et architecturale des villes choisies.
« L’exposition dans sa phase organisationnelle est mise en place sous forme d’exercice pratique par les étudiants en Administration culturelle sous la coordination des Chefs de Département », souligne le professeur Didier Houénoudé, directeur de l’Inmaac. En effet, il s’est agi pour chaque étudiant exposant de reproduire l’élément du patrimoine qui l’a marqué.
Alors, chacun a donné libre cours à son inspiration. Ainsi, les étudiants en cinéma ont produit de la photographie d’art et les autres, de la peinture à base de l’acrylique. Tous ont bénéficié d’une résidence de création, après leur exploration scientifique, pour mieux peaufiner les idées et parfaire les œuvres sous le regard pédagogique des encadreurs.
Au moment de leur résidence, précise Mme Blandine Agbaka, les étudiants en cinéma ont travaillé sous la supervision de Dorothée Dognon et les autres de Verckys Ahognimètché.
La cérémonie du vernissage de l’exposition a connu la présence de diverses autorités académiques et diplomatiques notamment Patrick Houessou, vice-recteur de l’université d’Abomey-Calavi, Gérard Brun représentant l’ambassadeur de France près le Bénin, Pierre Mèdéhouègnon, premier directeur de l’Inmaac, Mme l’ambassadeur de la République bolivarienne près le Bénin, etc.
Devant ce parterre d’inviter et les étudiants, Didier Houénoudé rappelle que le projet Patrimoine en lumière vise à améliorer « la visibilité du patrimoine culturel dans l’enseignement supérieur dans le but d’impacter la jeunesse béninoise et la rendre plus sensible à ce dernier ».
De façon spécifique, insiste-t-il, il s’agit de « sensibiliser le corps enseignant des disciplines du Génie civile, architecture, urbanisme, géographie et aménagement du territoire, administration et gestion du territoire à l’importance du patrimoine ». Mais également, « d’introduire les étudiants, particulièrement ceux des filières liées à la construction (Génie civile, architecture, Urbanisme) et de l’administration du territoire (Administration et gestion du territoire, Géographie et aménagement du territoire, etc.) à la connaissance et à la reconnaissance du patrimoine culturel immobilier et archéologique ».
Les œuvres restent sur place pendant dix jours. Elles seront ensuite récupérées par l’ambassade de la France pour bénéficier d’une nouvelle visibilité au centre culturel Wadada à Porto Novo puis retournées à l’Etat béninois à travers le ministère du tourisme, de la culture et des arts pour certainement être exposées à nouveau.
Fortuné SOSSA