Par des chants et danses, les artistes expriment leur gratitude au Président de la République ainsi qu’au Directeur général du Fonds des arts et de la culture. C’est à l’occasion de la 17ème Journée internationale de la danse (Jid). Les compagnies embrasent le stade de l’amitié Mathieu Kérékou par des chorégraphies qui vantent les mérites de ces personnalités charismatiques. Les raisons à découvrir.
Moment d’intenses émotions, de joie contagieuse et d’envoûtantes chorégraphies. Le KO du duo Président Talon-Talata est au bout des lèvres. Les artistes magnifient cet exploit du président Talon par des danses du terroir béninois. Ils se le rappellent à travers des intonations lyriques. De la poésie empreinte de divers mouvements scéniques qui donnent à voir dans la danse une plasticité lumineuse, enthousiaste et richement ensemencée.
Cent vingt-cinq danseurs et chorégraphes ont bénéficié de l’appui du Fonds des arts et de la culture pendant la campagne électorale pour des spectacles époustouflants qui ont mobilisé d’impressionnants publics dans plusieurs départements et communes du Bénin. Dix jours de spectacles qui ont contribué à booster la décision des électeurs à voter librement et massivement pour le duo Talon-Talata.
Le maître d’ouvrage de cette tournée légendaire et du développement du secteur des arts, les artistes le chantent en chœur, c’est le Président Patrice Talon et le maître d’œuvre, le Directeur général Gilbert Déou Malè. Sur de nombreux tableaux scéniques, ils l’ont évoqué. Puis, toute une liturgie pédagogique bien rythmée et cadencée pour magnifier le fonds de bonification. Ses avantages. L’intérêt pour les entreprises et industries culturelles à bénéficier de ce fonds gracieusement mis à la disposition du secteur culturel par le Chef de l’Etat et que le DgFac s’emploie à faire connaitre aux acteurs. Une sensibilisation donc par l’image sur ce fonds qui encourage la création des entreprises et industries culturelles viables.
Place aux discours
La célébration de cette 17ème édition de la Journée internationale de la danse ce jeudi 29 avril a reçu l’onction du Ministre du tourisme, de la culture et des arts (Mtca), Jean-Michel Abimbola, de hauts dignitaires dont Daagbo Hounon, de députés à l’Assemblée nationale comme Orden Alladatin, Benoît Dègla et Mme Chantal Ayi et de plusieurs autres personnalités tout aussi importantes.
Le mot de bienvenue est revenu au professeur de danse Alladé Koffi Adolphe, Président de la Confédération béninoise de danses (Cobed), structure organisatrice de l’événement. S’adressant très respectueusement au ministre Abimbola, Alladé Koffi Adolphe, déclare avec insistance : « Monsieur le ministre, vous avez deux directeurs valables, deux directeurs dignes. Il s’agit du Directeur général du Fonds des arts et de la culture, Gilbert Déou Malè et du Directeur de l’Ensemble artistique national, Marcel Zounon. »
Un tonnerre d’applaudissement en signe d’approbation s’en suit aussitôt, à telle enseigne que le Président de la Cobed, s’oblige à demander aux deux Directeurs de venir sur le podium pour dire un mot à ce charmant public d’artistes danseurs qui les portent si tant. Difficile pour eux de s’exécuter vu que cela n’était pas prévu dans le protocole. Mais sur insistance de l’assistance et par respect pour le public, les deux Directeurs gravissent les marches pour gagner le podium, drapés dans de jolies tenues africaines en trois pièces.
Qui prend le micro ? Hésitation. Encore et encore. Le Directeur Zounon convainc le DgFac de porter la parole des deux. Dans un élan empreint d’humilité et d’un galant sourire, le Dg Déou Malè déclare : « Nous ne devions pas parler mon collègue et moi. Mais comme ils insistent, avec votre permission monsieur le Ministre, je vais intervenir en tant qu’artiste. Tout est à votre actif monsieur le ministre. » Tonnerre d’applaudissement à nouveau pour saluer cette marque d’humilité. Puis le mot du DgFac se résume en un remerciement de l’Eternel et de tous. Il en appelle à la culture de la paix de part et d’autre et termine par une improvisation mélodieuse en langue Mahi dans un registre assez philosophique. Un message très bref mais fort puissant. C’est l’apothéose.
Vient le moment pour le ministre Abimbola de lancer officiellement la soirée. Silence religieux pour écouter l’autorité. « Je voudrais vous féliciter pour la mobilisation exceptionnelle dont vous faites montre à chaque édition » sont les premiers mots du Ministre à l’endroit des organisateurs de cet événement grandiose. Puis il annonce le projet du Chef de l’Etat de créer très prochainement un Centre national de la danse pour l’enseignement des danses patrimoniales et contemporaines. L’expression de la satisfaction générale à l’annonce de cette nouvelle est tout aussi spontanée. Puis au terme de son allocution, le Ministre s’éclipse, parce que son calendrier est chargé.
Embrasement du podium
Aussitôt la phase protocolaire rangée, le spectacle s’intensifie. Les pieds, les bras, la hanche, la tête, le corps dans son entièreté dégage de fortes vibrations. Tournoyer, sursauter, virevolter. Autant de mouvements athlétiques qui colorent les danses du patrimoine béninois. Des danses sorties du tréfonds de couvents, de cours royales, de contes et légendes, de conquêtes guerrières, de l’imaginaire de certaines personnes averties aussi.
Des tableaux chorégraphiques qui communiquent de fascinantes émotions, des pans d’histoires fantastiques du Bénin. Un pays riche de sa diversité culturelle, de ses variétés musicales endogènes caractérisées par des instruments comme la paume des mains, les gongs, les tams-tams, les castagnettes, les calebasses, des bouts de bois, des flutes, d’ustensiles de cuisine réformées et d’autres instruments difficilement nommables en français juste.
Se succèdent sur la scène, entre autres compagnies, Towara, Supers Anges Hwendo nan boua, Atchakata Band, Guéli, Elites, 3 L Ifèdé, Océan, Kini Kini, Puissance… Un nombre impressionnant de compagnies et troupes de ballets qui débordent d’énergie sur scène et de technicités aguichantes. Les artistes apportent ainsi leur pierre au maintien en éveil de ‘’la flamme de l’espoir’’, l’espoir que le fonds de bonification va booster leur autonomisation intégrale.
Fortuné SOSSA