La quatrième édition du Fayolart’s international festival (Fif) est en cours à Cotonou. Nombreux sont les rites et rythmes identitaires qui embrasent les rues. L’instant est à la danse mais aussi à la sensibilisation pour une élection présidentielle pacifique.
Le Fif se déroule cette année hors des salles de spectacle. Les arts de la scène sont dans les rues. Ils sillonnent des quartiers du 11ème arrondissement de Cotonou. Les couleurs artistiques du Bénin endogène s’exportent vers les populations. Elles frappent à leurs portes, s’incrustent dans leurs domiciles même. C’est du live. Du live en plein air. Les tambours tonnent, les castagnettes craquettent, les gongs crépitent dans une symphonie en accord parfait avec des chants et pas de danses endiablés. De belles chorégraphies qui meublent le calendrier de cette quatrième édition du Fayolart’s international festival. Djolokoko, 3L Ifèdé Culture, Les Elites du Bénin… Elles sont bien plus nombreuses les troupes et compagnies de ballet qui font exister le Fif de cette année du 17 mars au 3 avril.
Eric Orphée Gnikpo, le directeur du festival précise : « Plus de soixante-dix (70) artistes feront valoir leurs talents tout en déstressant les populations et en les instruisant. »
Eric Orphée Gnikpo est, par ailleurs, le président de l'association 3L Ifèdé Culture. Elu récemment par ses pairs Médiateur culturel, il siège au Conseil artistique de l'Ensemble national de danse. Il explique que la volonté du Fif est de « se rapprocher du public profond et de l’identifier à ses valeurs artistiques et culturelles intrinsèques, de façon à ce qu’il se reconnaisse dans le Fif et qu’il se l’approprie ».
Pour la paix
« Arts et culture comme instruments de paix et de cohésion sociale » est le thème de la présente édition du Fayolart’s international festival. A travers les spectacles de danse traditionnelle, l’accent est mis sur « la sensibilisation des populations aux vertus de la paix », surtout que le pays se trouve en pleine période électorale. Du coup, en dehors des danses patrimoniales, le programme est agrémenté par des sketchs, play-back, conférences, formations, cirque, etc.
Mme Cyrielle Ahouandogbo est la marraine du Fif 2021. Elle est une élue municipale de Cotonou, sur la liste du Bloc républicain. Elle n’a lésiné pas sur son soutien à la réussite du festival dans toute ses dimensions artistiques et intellectuelles. Autant que possible, elle se fait présente sur les lieux des spectacles. Mais elle ne vient pas en simple spectatrice. Elle donne de la voix, de sa voix pour sensibiliser le public sur les conduites pacifiques à tenir au cours de cette période de grands enjeux politiques.
Gilbert Déou Malé, Directeur général du Fonds des arts et de la culture (DG Fac) ne se fait pas désirer non plus. Il est aussi membre du parti Bloc républicain. Son institution a également financé le Fif. La sensibilisation par l’art, il y tient énormément. Il sait même le faire grâce à ses talents d’artiste et de personnalité politique. La démonstration a été impeccable lors des spectacles.
Des appels sont lancés pour que la campagne électorale et le scrutin présidentiel se déroulent sans heurt, sans la moindre violence. Aussi bien l’élue municipale Cyrielle Ahouandogbo que le DG Fac Gilbert Déou Malé, en passant par le chef du 11ème arrondissement et d’autres acteurs culturels majeurs, l’unanimité s’est faite autour de l’appel des populations pour une campagne électorale apaisée et à une sortie massive des électeurs.
Fortuné SOSSA