La 8ème édition des Rencontres de Belles Images Africaines de Parakou (Rebi@p) se déroule du 04 au 15 décembre 2019 dans la cité des Kobourou. Eric Nougloï, le Délégué général, s’est indigné du peu d’intérêt que les décideurs béninois portent au financement des arts notamment le cinéma.
« Le cinéma va mal en Afrique et plus particulièrement au Bénin. » C’est le constat amer fait par le Délégué général des Rebi@p, Eric Nougloï, lors de la cérémonie du lancement officiel du festival à l’Institut Français de cette ville à statut particulier située à 430km de Cotonou. Selon les mots du Délégué général, « le cinéma est ocellé » car, depuis 99 ans que l’industrie cinématographique a vu le jour au Bénin, les politiques qui ce sont succédés les unes après les autres ont relégué au second rang le financement des arts et de la culture. Plus grave, souligne ce promoteur très engagé pour le 7ème art, les décideurs ont un regard dédaigneux qui « impacte sur la production cinématographique du pays et sur l’attitude des téléspectateurs qui abandonnent les productions locales au profit des productions étrangères ».
Pourtant, « de ce cliché sombre, note Eric Nougloï, il se dégage des perles rares, des hommes exceptionnels qui, à bras le corps, donnent de leurs temps, de leurs sueurs, et mènent toujours le combat pour le rayonnement du cinéma ».
Ce diagnostic du manque de financement des projets artistiques par les pouvoirs publics et notamment des productions cinématographiques, fait par le Délégué général des Rebi@p, s’est déroulé en présence des représentants du préfet du département du Borgou, du maire de la ville ainsi que du ministre du Tourisme, de la Culture et des Arts qui sont arrivés pour donner leur onction au déroulement effectif de la présente édition.
A tour de rôle, chacun des représentants de ces autorités politico-administratives a dit tout le bien des arts dans le développement socioéconomique de la nation. Ils ont apprécié également les efforts que consent chaque année le promoteur du festival pour sa tenue régulière avec ou sans moyen. Ils ont enfin rassuré que l’Etat béninois est soucieux de l’insuffisance du financement public des arts et de la culture.
Les activités des Rebi@p 2019 sont assez denses et diversifiées. Il y a un riche tableau de projection de films. Entre autres, ‘’Suru’’ de Kismath Baguiri, ‘’Ayelebevi’’ de Justin Kpacha, ‘’Waffo l’enfant sorcier’’ d’Azata Soro, ‘’Dace of change’’ de Cécile Thery, ‘’Silence’’ de Yamowan Yves Sossa, ‘’Zanklan’’ d’Arcade Assogba, ‘’La vie de Daniel’’ de Bararmna-B Djaliba Gilbert, ‘’Nateni, mon identité’’ de Doriane Zannou, ‘’Balb (Braquage à la béninoise)’’ de Beaucejour Akodjènou, ‘’Seconde vie aux pneus’’ de Chablis Alexandre, ‘’Notre défi commun’’ d’Emmanuel Amoussou, ‘’Gestion des ordures ménagères’’ d’Osée Amoussou, etc.
Le programme comporte également des communications comme « Cinéma : force de la persévérance pour l’honneur », « Cinéma : outil d’intervention social », « Jeunesse et citoyenneté, de nos mains portons notre nation ». A cela s’ajoute des masters class, des tournages express ainsi que des formations sur des thématiques relatives à l’écriture de projets de films séries télévisées, la gestion de production en cinéma et audiovisuel et l’analyse de film par les journalistes culturels, avec des experts comme Guy Désiré Yaméogo, François Sourou Okioh, Ignace Yèchénou.
Brigitte EHOUI & Martin GBANGUINON