‘’L’œil du jaloux’’ et ‘’Séduction’’ sont les deux œuvres qui consacrent la présence du plasticien béninois Dominique Zinkpè à l’exposition panafricaine d’art contemporain dans la capitale économique marocaine. L’artiste béninois vient partager son « rêve » avec les inconditionnels de l’art par sa technique mixte sur toile.
Deux œuvres sur lesquelles transparaissent des formes humaines et animales de part et d’autre. De ‘’L’œil du jaloux’’ à ‘’Séduction’’, le personnage dominant est féminin suivi de nombreux détails qui permettent une interprétation plus élaborée de chacune des toiles.
‘’L’œil du jaloux’’ est comme un livre ouvert sur les péripéties et déboires éventuelles d’une fille fraichement mûre. Elle s’expose consciemment ou inconsciemment à des hommes prêts à la croquer, des hommes qui en arrivent à s’affronter sous l’effet de la jalousie.
En fait, au stade où la jeune fille commence à subir des transformations morphologiques et physiologiques, elle affine sa tenue, sa démarche et sa façon d’apparaître désormais en société. Du coup, les parents spontanément commencent à veiller au grain comme des chiens de garde.
Tout cela combiné fait la trame de cette œuvre de Dominique Zinkpè. Il choisit de peindre, dans un élan pictographique, ces scènes qui font le quotidien des jeunes filles en Afrique subsaharienne notamment au Bénin, Togo et Ghana. L’artiste propose cette thématique très contemporaine à l’Afrique noire pour sensibiliser la société sur la protection des filles pubères qui, souvent, mordent à des appâts d’hommes irresponsables et sans scrupules qui font d’elles des objets de distractions sexuelles. Conséquence : le lot quotidien des grossesses précoces.
Mais la peinture de Dominique Zinkpè ne s’arrête pas là. Bien qu’il faille protéger les jeunes filles contre les prédateurs, l’artiste développe également la notion de la liberté de choix du conjoint par toute jeune fille en âge de se marier. D’où le titre de la deuxième toile : ‘’Séduction’’. La femme aujourd’hui s’arrange à séduire l’homme de son choix et vice-versa. Il n’est donc plus question que ce soit les parents qui aillent dénicher un partenaire pour leur fille. Ce temps est révolu et Dominique Zinkpè l’illustre ici à travers ‘’Séduction’’.
La force esthétique de ces deux toiles de Zinkpè réside dans la singularité du style de l’artiste. Puis s’en mêle le génie des commissaires de l’exposition. Ils ont disposé les toiles de façon à facilité cette lecture combinée.
Les dessins de Dominique donnent l’élan d’une bande dessinée. On y découvre des personnages à la texture mouvementée, dans un dialogue affectif ou conflictuel permanent. On aurait cru à des créations pour film d’animation.
Fortuné SOSSA