Journaliste culturelle, critique d’art, Syham Weigant a désormais une corde plus pointue à son arc. Elle vient d’intégrer de façon remarquable la famille très savante des commissaires d’exposition d’Afrique.
L’initiative est partie du projet d’exposition panafricaine d’art contemporain ‘’Prête-moi ton rêve’’. Yacouba Konaté et Brahim Alaoui, les commissaires généraux, ont décidé de l’organisation d’une exposition locale en plein cœur de l’exposition panafricaine dans chacune des capitales où les œuvres vont être montrées. Ainsi, pour cette étape de Casablanca, ils ont identifié la journaliste Syham Weigant pour faire son baptême au titre de commissaire d’exposition.
En fait, le choix de la journaliste ne sait pas faire au hasard. Les commissaires Konaté et Alaoui suivaient son travail de journaliste et de critique d’art depuis bien longtemps. Ils ont découvert dans son travail une démarche innovante pour le commissariat d’exposition. C’est ainsi qu’ils ont décidé de l’encourager à exprimer ses talents dans cette dimension artistique.
Du coup, les commissaires généraux ont décidé de donner à Syham carte blanche. Ainsi, toute la latitude lui a été donnée pour choisir ses artistes, choisir le lieu, choisir le thème et construire un discours personnel autour de l’exposition.
Et le résultat ne s’est pas fait attendre. Pour un coup d’essai, le résultat se solde par un coup de maître. Syham a jeté son dévolu sur quatre artistes marocains sous le thème ‘’Vertiges de l’amour’’.
Les quatre artistes sont : Yassine balbzioui, Mohammed El Baz, Hicham Berrada et M’Barek Bouhchichi. Les œuvres sont disposées avec soin dans les deux premiers niveaux d’un bâtiment coquet en R+2 à Casablanca. Au premier niveau, les œuvres de Mohammed El Baz et Hicham Berrada. Au deuxième niveau, celles de M’Barek Bouhchichi et Yassine balbzioui.
Au tour des œuvres, la jeune commissaire a construit un discours artistique et sociologique impressionnant sur la notion de l’amour qu’intègrent bien les œuvres. Elles sont chargées d’émotion. La blancheur des murs marient convenablement avec la splendeur des œuvres. L’espace fonctionne comme dans un voyage romantique où les sentiments se croisent, où l’amour naît et plane comme un feu brûlant à l’intérieur de soi. L’amour à multiple visages : incandescent, impertinent, naïf, silencieux, interdit, libertin. Mieux, l’amour comme refoulement. Refoulement de son instinct grégaire, refoulement de soi comme matrice abondant. L’amour dans une dimension d’érotisme du regard habilement maquillé avec finesse. L’amour dans toute sa dimension expressive, exploratrice et expansive. Tout y est matérialisé par différentes techniques et pigments artistiques pour donner à vivre des vertiges de l’amour.
Fortuné SOSSA