« Le lotus blanc est invincible ! » Tel un slogan voire un cri de guerre, cette courte phrase a rythmé le film déclencheur du cinéma chinois sur la place publique de Ganvié. Grâce à Grangan Production, la cité lacustre a connu une soirée cinématographique exceptionnelle le mercredi 06 février.
« Le lotus blanc est invincible ! » A chaque fois que le message est lancé dans le long métrage, ce sont des scènes de violence qui se succèdent. Le cri est semblable à celui que poussent des kamikazes pour faire exploser dans des foules des décharges meurtrières dans certains pays.
En fait, « le lotus blanc est invincible » pourquoi ? Parce que « le lotus blanc » est contre toute pénétration en Chine de la tradition occidentale. Il est allergique a toute ingérence de la modernité dans la culture chinoise. Pas question d’apprendre la médecine occidentale. Pas question d’appendre une langue étrangère. Encore moins la musique étrangère. Pour « le lotus blanc » la Chine doit être renfermée sur elle-même et éviter toute ouverture sur l’Occident.
En effet, le « lotus blanc » est un ensemble assez disparate de sectes chinoises syncrétiques actives du XIVe au XXe siècle qui a été interdite dès le XIVe siècle à cause du comportement radical de certaines de ses branches. Selon l’Encyclopédie des Ming, il y a eu des écoles « Lotus blanc » qui, dans l’ensemble, auraient totalisé deux millions de membres et participé à plus de quatre-vingt soulèvements.
Donc Huang Feihong, le héros qui donne son nom au film, se retrouve dans la position du justicier. Médecin acupuncteur, il est un pratiquant d'arts martiaux. Ses techniques pour combattre les membres de la secte « lotus blanc » sont encrées dans le kung-fu qui repose sur l'étude de cinq animaux. Dans l’ordre, le tigre, la grue, le léopard, le dragon et le serpent.
Le style de combat consiste à allier les caractéristiques de chaque animal suivant ses qualités et son importance. Par exemple, le tigre est la matérialisation de la puissance, de la force et du courage, la grue fait référence à l'agilité et à la vigilance, le léopard à la vitesse, le dragon au contrôle et à la qualité spirituelle, le serpent à la puissance et à la force intérieure. Du coup, la combinaison de la particularité de ces cinq animaux donne au héros sa toute puissance.
Il fallait mettre fin aux massacres du peuple. Il faillait faire comprendre au « lotus blanc » que le Chinois ne saurait vivre en autarcie. Il faillait surtout faire comprendre à cette secte que l’inter-culturalité est une exigence mondiale. Ce qui tient aussi à une obligation de l’Occident à accepter l’importance de la médecine chinoise, l’importance de l’acupuncture qui consiste à agir sur les nerfs et opérer des guérisons.
Le jeu est plaisant. Toutes les générations de la cité lacustre se retrouvent dans cette démarche artistique du septième art chinois. Les arts martiaux sont mis en avant parce que c’est le fondement principal du cinéma chinois qui occupe la troisième place mondiale après les Etats-Unis et l’Inde. Un cinéma qui s'inspire principalement de l'opéra chinois.
Fortuné SOSSA