Le festival international de Qingxu en Chine entame son entrée dans l’histoire. Tout comme Towara du Bénin, les autres délégations retournent dans leurs pays enthousiasmées. L’heure est à l’analyse des performances, des retombées, des gains…
Première édition du festival international de Qingxu, démarrée 27 septembre 2023, elle se referme ce 11 octobre sur une note de satisfaction des festivaliers, des organisateurs et du peuple chinois tout entier. Le folklore, les danses royales et patrimoniales de diverses contrées du monde se sont croisées dans ce comté de la ville de Taiyuan.
Beauté et bonté ont nourri la ville pendant une bonne semaine. Des sonorités authentiquement béninoises, des styles de danses que le Bénin a en partage avec des pays frontaliers comme le Togo et le Nigeria, des tambours royaux ont tonné et embrasé comme dans une cérémonie d’intronisation de rois en milieu fon, yoruba, Bariba et autres aires culturelles en République du Bénin.
Tout ceci grâce à la dextérité de l’Ensemble artistique et culturel Towara, seule troupe africaine présente au festival. Ils sont en effet cinq danseuses, cinq danseurs, quatre percussionnistes et Marcel Zounon, le directeur artistique et chorégraphique. Mais c’est comme si plusieurs troupes béninoises de ballets et d’autres Etats d’Afrique se sont déplacées sur le podium et dans les rues de Taiyuan.
Les compagnies des autres pays aussi ont séduit le public. La Bourrée Gannatoise de France, Gero Axular Dantza Taldea d’Espagne, Ensemble Chinary de Bulgarie, Ensemble Art Folk Sakartvelo de Géorgie, Sining Kumintang Ng Batangas de Philippines, Semblanza Cndf de Mexique, Tungurahua d’Equateur et Sary Arka de Kazakhstan, soit près de deux artistes de 9 pays de différents continents.
Leçons à tirer
A écouter Marcel Zounon, deux axes sont à prendre en compte pour analyser minutieusement cette première édition du festival international de Qingxu, République populaire de Chine. Expert en danses royales et patrimoniales, Marcel Zounon est le promoteur de l’Ensemble artistique et culturel Towara, unique organisation non gouvernementale du Bénin accréditée à L'Unesco sur « les fonctions consultatives du patrimoine culturel immatériel ».
Il note au plan culturel que le festival de Qingxu permet d'assurer les échanges culturels entre les différentes nations présentes à Taiyuan. Il se réjouit que de grandes nations comme la Chine, la France, le Mexique, l'Espagne, malgré leur niveau de développement, continuent de préserver leurs cultures patrimoniales, leur savoir faire lié à l'artisanat, leurs gastronomies, leurs habillements, leur environnement, des pratiques sociales, l'usage des plantes à la guérison des affections, leurs religions endogènes, etc.
Jetant ensuite un regard sur l’organisation agricole de la Chine, il constate que la maîtrise des paramètres de ce secteur permettra d'assurer une agriculture abondante afin de faire face à l'autosuffisance alimentaire et l'enrichissement du Pib des Etas subsahariens.
Du coup, Marcel Zounon fait quelques suggestions. Entre autres, assoir une gouvernance qui répond aux réalités socioculturelles de nos nations afin d’éviter de calquer les textes de loi sur des schémas stéréotypés venus d'ailleurs ; renforcer les capacités à tous les niveaux de la création, de la production, de la médiation, de la promotion des valeurs culturelles et former les jeunes.
Marcel Zounon suggère par ailleurs de mettre en place des infrastructures d'enseignement, d'accueil des œuvres artistiques et de leur diffusion ainsi que de la communication. S’agissant du secteur des finances, l’expert de l’Unesco recommande d’assurer l'investissement suffisant dans le secteur pour garantir le retour sur investissement.
Fortuné SOSSA