Groupe aux percussions singulières, Tambour du Burundi bouillonne au douzième Marché des arts du spectacle d’Abidjan (Masa), en prélude au défilé de mode. Impressionnant.
Sur le podium en forme de la lettre T au Palais de la culture d’Abidjan, un crépitement de tambours tels des détonations interminables de feux d’artifices se fait entendre. L’espace est dédié au défilé de mode mais les organisateurs ont trouvé cette belle manière d’y inviter les gens. La compagnie Tambour du Burundi monte sur le podium pour une parade tout feu tout-flamme. Un groupe mythique avec des tam-tams de formes géantes, lourdement chargés sur la tête des tambourinaires.
Par des gestes bien synchronisés, ils frappent les tambours avec force et adresse sans les faire tomber. Ils bougent dans tous les sens, en file indienne, s’arrêtent, recommencent, tournent et retournent. Ils font des mouvements à fendre le cœur.
Puis, ils se déchargent des tambours tout en maintenant le rythme à un niveau élevé. La cadence s’intensifie. Le crépitement ordonné, harmonieux et strident des tam-tams attire davantage du monde autour du T pour le défilé du jour.
En effet, au Palais de la culture, le Masa déploie divers genres de spectacles sur plusieurs podiums au même moment dans les après-midi et surtout en soirée. Du coup, les tambourinaires, de leur talent percussionniste et acrobatique, détournent un grand nombre de spectateurs des autres scènes comme l’appel du muezzin pour la prière à la mosquée.
Créé en 1987, la compagnie de danse Tambour du Burundi a déjà parcouru beaucoup de nombreux festivals dans des pays comme la France, l’Afrique du Sud, l’Ouganda, la Suisse, le Rwanda. « C’est la deuxième fois que nous venons au Masa », signale Raphael, un des membres. Il précise ensuite que le groupe compte cinquante-deux membres mais à la présente édition du Masa, ils sont douze présents.
Inscrit au patrimoine culturel immatériel mondial en 2014, le ‘’Tambour’’ du Burundi est un instrument traditionnel à percussion sacré interdit aux femmes. Il occupe une place légendaire dans la culture burundaise et est dénommé ‘’Ingoma’’ en langue locale. L’Ingoma est couvert de peau de vache et mesure quatre-vingt-dix centimètres de long. Il pèse quarante-sept kilogrammes. C’est un élément important de la culture burundaise.
Fortuné SOSSA