La 13ème édition du Festival international de danse Agogo vient de s’achever avec faste à Ouidah. Les compagnies de danse sont venues aussi bien du Bénin que de l’étranger pour des démonstrations variées et aguichantes du patrimoine immatériel d’ici et d’ailleurs.
Ouidah, capitale du patrimoine immatériel du Bénin et du reste du monde ! peut-on s’écrier en assistant à cette 13ème édition du Festival international de danse Agogo. Une fête exceptionnelle de mouvements athlétiques, ondoyants et endiablés. Pendant trois ainsi, du 07 au 09 janvier 2022, la cité au trois noms Kpassè, Gléhoué et Ouidah a été l’objet de l’attraction du monde en matière de danses patrimoniales.
Ouidah est une ville du Bénin située à quarante-cinq (45) kilomètres à l’Ouest de Cotonou. Une ville qu’arrose l’océan Atlantique et qui a été le grand circuit marchand de la traite négrière. Une ville chargée d’histoire et hautement touristique. C’est dans cette ville que, depuis 2010, se déroule le festival international de danse Agogo. L’initiative est de l’éminent chorégraphe et professeur des danses royale et patrimoniale Alladé Koffi Adolphe. Un festival qui, à chaque édition, s’invite le monde à Ouidah.
Cette treizième édition est marquée par diverses surprises : le festival a désormais un siège, Alladé Koffi Adolphe est consacré troisième président d’honneur de l’Association nationale des compositeurs et chanteurs traditionnels du Bénin, la compagnie de Tchingounmè Dèhouindo de Ouèssè Wogoudo est l’invitée spéciale.
Prêts pour la danse
Nombreuses sont les compagnies de danse, de ballet et de musique traditionnelle arrivées pour écrire l’histoire de cette 13ème édition du Festival international de danse Agogo. Il s’agit en premier lieu des Super-Anges Houendo na bua, la troupe du professeur Alladé. En dehors de cette compagnie, on note la présence des As du Bénin, Super Wétché de Ouidah, Ashakata de Porto Novo, Princesses de la danse, Soldats du Bénin, Atchina du Togo, Zoungan des anges, Archanges, Etoile de Ouidah, Towara du Bénin, Elites du Bénin, Espoirs de Ouidah, etc.
Les tableaux se déroulent au Fort français de la ville historique comme à l’accoutumée. A l’entame, l’exécution de l’hymne national par les Super-Anges Houendo na bua avec maestria. La troupe enchaine avec son propre hymne. S’en suit immédiatement le spectacle d’ouverture, du ‘’Zandro’’ toujours sous la signature artistique des Super-Anges Houendo na bua.
Tous parés de blancs, ils font une descente lumineuse dans l’ère culturelle Houéda, une incursion dans le Kpassè authentique. En de pareille occasion, la compagnie du professeur Alladé Koffi Adolphe n’aurait pas choisi une couleur mieux que le blanc. Un blanc immaculé qui véhicule la maturité et les valeurs intarissables de ce patrimoine culturel immatériel des peuples du sud-ouest du Bénin.
Place ensuite au groupe invité d’honneur, Dèhouindo de l’artiste mythique Ohangnon. Une majestueuse troupe de tchingounmè, majestueuse par son effectif, majestueuse également par ses chorégraphies, par le talent du principal chanteur compositeur. A l’état civil, Gilbert Déou Malè, Directeur général du Fonds des arts et de la culture (DgFac).
« Unissons-nous »
Plusieurs personnalités ont pris part à la cérémonie d’ouverture du festival. Le ministre du tourisme, de la culture et des arts, malgré son programme chargé est arrivé saluer le promoteur Alladé et tous les festivaliers avant de se retirer, confiant au Directeur de l’ensemble artistique national de le représenter valablement. Aux côtés du Directeur Zounon, le Directeur des arts et du livre, le Directeur général du Fonds des arts et de la culture. D’un autre côté, à cette cérémonie, des autorités de la ville dont le maire Christian Houétchénou et des garants de la tradition notamment le chef suprême des religions endogènes Daagbo Hounon 2.
« Unissons-nous à Ouidah pour son développement. » Telle est la quintessence du message du maire Christian Houétchénou, au cours de la cérémonie d’ouverture officielle du festival. Très occupé par les préparatifs de la célébration de la fête du vodoun, il a tenu à être présent tout de même pour apporter son encouragement et soutien à l’organisation mais surtout pour s’adresser aux populations de Ouidah massivement sortie pour ne pas se faire conter cette édition du festival Agogo.
Mais, avant le discours du maire de la ville, il y a eu le mot de bienvenue du grand maître Alladé Koffi Adolphe. Il est suivi de Hountin Kiki, président de l’Association nationale des compositeurs et chanteurs traditionnels du Bénin et, de Claude Balogoun, représentant des acteurs culturels au Conseil économique et social. Chacun d’eux a félicité le promoteur du festival pour la tenue régulière et sans faille du festival. Tout comme le maire, ils ont également salué l’évènement du siège du festival à Ouidah.
C’est donc au regard de tous ces actes positifs que l’Association nationale des compositeurs et chanteurs traditionnels du Bénin a fait d’Alladé Koffi Adolphe un de ses présidents d’honneur. Il est revenu par la suite au haut dignitaire, chef suprême des cultes endogènes, d’apporter sa bénédiction à l’événement.
Prononçant le discours d’ouverture en lieu et place du ministre du tourisme, de la culture et des arts, Marcel Zounon rappelle quelques grandes lignes des réformes et projets en cours de réalisation ou prévus dans le Programme d’action du Gouvernement pour le quinquennat 2021-2026 dans les secteurs du tourisme, de la culture et des arts. Entre autres projets, la création d’un fonds de bonification de crédits pour les entreprises et industries culturelles, la création du conseil des organisations de la société civile culturelle, la création d’une agence de production de contenus, reconstruction à l’identique de la cité historique de Ouidah, etc.
Il en a profité pour rappeler les artistes à plus d’ardeur au travail. Toutefois, le Directeur de l’ensemble artistique national n’a pas manqué de féliciter le promoteur Alladé Koffi Adolphe. Il est témoin de certaines de ses difficultés et en témoigne. Il salue également son audace et son endurance et l’encourage à ne point baisser les bras.
Fortuné SOSSA