Au départ consacré aux enfants catholique de Djidja, le concours Miss Marie Immaculée est ouvert aux enfants de toutes les confessions religieuses depuis la cinquième édition. Ayant siégé dans le jury de la sixième édition, l’abbé Raoul Hinvi, vicaire sur la paroisse Notre-Dame de l’Immaculée Conception de Djidja, se prononce sur l’évolution de l’événement, mandaté par le curé Moïse Tchémagnon, mais également en tant qu’un responsable accompagnateur des jeunes du doyenné de Djidja pour toute activité qui pourrait les aider à porter l’évangélisation un peu plus loin.
La Marche Républicaine : Père Raoul Hinvi, vous avez été membre du jury de la sixième édition du concours Miss Immaculée qui a eu lieu le 26 décembre 2021 à la Maison des jeunes de Djidja et qui a consacré Miss Floriane Yèhossou, élève en classe de Cm2 et âgée de 10 ans. Quelle lecture faites-vous du déroulement du concours ?
Abbé Raoul Hinvi : Il y a eu plusieurs prestations en dehors de ce qui constitue la substance, l’élection de Miss Marie Immaculée. Il y a eu de la chorégraphie, des interprétations, même l’une de nos filles qui a quelque handicap a fait chanter et danser tout le monde. C’était beau, amusant et réjouissant. Je ne peux qu’encourager cette manifestation.
Je remercie ici d’ailleurs les organisateurs et tous ceux qui ont contribué à l’effectivité de cette édition parce qu’il faut avouer que rien n’était sûr. L’édition avait failli prendre du plomb dans les ailes. Mais on rend grâce à Dieu. Avec le secours des uns et des autres, avec la prière surtout, cela s’est très bien déroulé. Nous étions très surpris de la grande masse de gens qui étaient présents pour vivre ce moment de réjouissance.
Et déjà vous ambitionnez une fête majestueuse pour la dixième édition dans quatre ans.
Effectivement, j’ai rêvé grand à cette 6ème édition en pensant déjà à la dixième édition. Pour ce faire, j’invite les jeunes qui organisent le concours à la persévérance, à être des garants des bonnes valeurs de notre culture, de l’éducation qu’on doit transmettre à ces enfants, pour que rien ne les divise de manière à ce que la 7ème, la 8ème, la 9ème et surtout la 10ème édition puisse être un succès qui dépasse les frontières de la commune de Djidja. Toute ma bénédiction les accompagne.
Justement, père Raoul Hinvi, le concours Miss Marie Immaculée est une initiative de jeunes chrétiens catholiques de la paroisse Notre-Dame de l’Immaculée Conception de Djidja. Cet événement se déroulait exclusivement sur la paroisse mais ils ont décidé dès la cinquième édition de l’ouvrir aux enfants de toutes les obédiences religieuses sans distinction. Que vous inspire cette ouverture du concours ?
Si les premières éditions ont été spécialement consacrées aux enfants catholiques et ont eu lieu dans l’enceinte de la paroisse, la 5ème et la 6ème édition qui vient de finir ont porté un regard un peu plus œcuménique ou un peu plus vaste sur les enfants, enfants de toutes confessions religieuses confondues et de toutes les écoles qui puissent exister dans la commune de Djidja, c’est cela le rêve désormais.
C’est un événement qui permet aux enfants de fêter Noël avec les moyens de bord et, en même temps, dans l’esprit de Noël qui est l’esprit d’humilité ; un Dieu tout-puissant, le Dieu qui a créé le ciel et la terre qui s’est fait petit enfant, fragile. Dans l’esprit d’humilité qui accompagne cet événement, on se rend compte que fêter Noël ce n’est plus l’affaire des catholiques seuls.
Noël, c’est la fête des enfants, c’est la fête de tous ceux qui ont été enfants, fragiles, naïfs, innocents. C’est dans cet esprit que désormais Miss Marie Immaculée de Djidja compte prendre de l’ampleur pour quitter même les frontières de la commune de Djidja.
Tel est donc le but visé par les jeunes en organisant le concours ?
J’ai eu à déjà souligner aux parents que le but visé par les jeunes de la paroisse Notre-Dame de l’Immaculée Conception de Djidja est de les aider à pouvoir porter au mieux possible le souci de l’éducation des enfants. Parmi les critères il y a la tenue vestimentaire ! On n’a pas besoin de l’extravagance pour révéler la beauté et la pureté de ses enfants, comme je le disais à la fin de l’édition avant la remise des prix. S’habiller décemment et propre, c’est ce qui est encouragé.
Une fois sorti du cadre exclusivement paroissial, le concours Miss Immaculée prend une dimension communale. Avez-vous un message à l’endroit des autorités de la ville pour les amener à comprendre que les organisateurs du concours Miss Immaculée ont besoin du soutien de la commune afin de faire grandir davantage cet événement ?
Il me vient à l’esprit tout de suite des événements comme Wémèhoué, Nonvitcha… Pourquoi ne pas cristalliser une fête de la commune autour de cette fête des enfants qui fait mettre en valeur la bonne éducation, l’intelligence, le succès à l’école des enfants de la commune ? Après tout, tous ceux qui sont de Djidja diront nous sommes des enfants de Djidja. De ce fait, s’ils sont des enfants et qu’on fête les enfants à Noël, pourquoi ne pas prendre cela comme un repère pour créer une fête de Djidja qui conserve les valeurs ? Une grande fête sur des jours, une fête au cours de laquelle il sera élu la Miss Marie Immaculée de Djidja parce que c’est le nom de Djidja qui sera promu et connu.
Prêtres, nous, nous sommes passagers. Aucun prêtre, en voulant partir, ne partira avec les chapelles construites, les infrastructures réalisées, l’école catholique. Ce sont des éléments qui concourent au développement de la commune.
Je souhaite vivement qu’aucune des autorités ne reste en marge du soutien pour la réussite de cet événement. Je remercie une fois encore tous ceux qui, par leur engagement, ont promis accompagner ces enfants. Mais j’appelle ici tous les fils et filles de Djidja à ne pas laisser ces jeunes se débrouiller tout seuls. Qu’ils les soutiennent sur tous les plans.
Propos recueillis par Fortuné SOSSA