La circulation de la musique béninoise sur le marché international est une préoccupation du Gouvernement. Le Ministère du tourisme, de la culture et des arts (Mtca) en donne la preuve à travers l’initiative Carrefour des arts tenu à Parakou, principale ville du septentrion. Au menu, la modernisation du Tèkè et du Tipinti.
Le Directeur des arts et du livre (Dal), accompagné du Conseiller technique à la culture du Mtca sont allés échanger avec les acteurs culturels du nord-Bénin, le samedi 27 novembre 2021, sur la thématique ‘’Approche moderne des rythmes traditionnels : Cas du Tèkè et du Tipinti’’.
C’est à la faveur du Carrefour des arts, projet porté par la Direction des arts et du livre. L’objectif de cette rencontre est de trouver des apports modernes aux Tèkè et Tipinti afin de faire valoir ces deux rythmes traditionnels de la région septentrionale du Bénin au plan international.
Heureux d’accueillir l’événement, le Directeur départemental du tourisme, de la culture et des arts (Ddtca), Bagoudou Garou N’Douro, déclare que « pour cette valorisation des rythmes traditionnels Tèkè et Tipinti, la direction du Borgou se trouve honoré ». Ainsi, s’engage-t-il « pour le suivi des recommandations qui seront issues de la présente séance ».
En effet, explique Blaise Tchétchao, le directeur des arts et du livre, il est question de « recueillir des recommandations des acteurs mêmes à la source pour pouvoir mettre en place un plan d’action en vue d’atteindre une certaine identification de la culture béninoise à travers ce qui est fait. » Ici, point de recommandation « utopique » et « non réaliste ».
Le Conseiller technique à la culture, Florent Couao Zotti, renchérit : « Il s’agit de faire en sorte que des musiques du terroir, c’est-à-dire, le Tipinti et le Tèkè puissent avoir l’opportunité de franchir un pallier pour être exportées à l’internationale. »
Du coup, le débat a été franc, direct, véritablement à bâton rompu comme le veut le projet Carrefour des arts. A l’issue des discussions, un comité de cinq membres, composé de personnes ayant le profil de techniciens, a été mis sur pied. « Ce comité, explique Florent Couao Zotti, va se charger d’étudier techniquement les deux rythmes pour voir quels apports ils peuvent leur insuffler. »
« C’est vraiment un grand pas », soutient l’acteur culturel Yarou Adam Moussa participant à la séance. « J’ai été très impressionné », ajoute Jonas N’Dah. Tout comme eux, tous les autres participants au Carrefour des arts à Parakou souhaite que l’initiative soit renouvelée et s’intensifie davantage.
Objectif atteint, espoir permis, peut-on conclure, au terme de ce Carrefour des arts qui est le troisième et le dernier de l’année 2021, après les éditions de Cotonou et Bohicon. Producteurs, arrangeurs, managers, promoteurs, artistes et autres acteurs majeurs de la chaîne de production musicale y ont pris part.
Le Carrefour des arts, rappelons-le, est « une tribune d’échanges francs, constructeurs et fructueux sur les questions de développement des industries culturelles et créatives », conçue par le Mtca pour « recueillir des propositions concrètes, réalistes et exploitables ».
Fortuné SOSSA