Démarrés le 23 novembre, les réflexions et plaidoyers pour le renouveau des arts se sont achevés quatre vingt-seize heures plus tard à Cotonou sur des résolutions fortes qui visent à impacter le secteur.
Ils se sont donnés rendez-vous pour réfléchir sur les maux qui minent le vrai décollage de leur secteur : celui des arts et de la culture en République du Bénin. Acteurs culturels de tous ordres, soucieux du renouveau du secteur, universitaires, gardiens de la tradition se sont essorés les méninges depuis lundi 23 novembre et ce jusqu'au jeudi 26 novembre 2020 à Cotonou. Plus de trois jours durant et réunis sous la muse de l'éminent cinéaste Ignace Yèchénou, ils étaient condamnés à réfléchir sur les réels maux qui minent un réel décollage de leur secteur et sur le peu d'intérêt accordé par le pouvoir public au secteur des arts et de la culture.
Après les communications sur des thématiques relevant de tous les domaines des arts et de la culture au Bénin, l'apothéose a été constituée de travaux en ateliers suivis de la plénière. Trois ateliers ont donc été constitués à cet effet et le premier est intitulé ''Valeurs endogènes, arts plastiques, mode et patrimoine''. Les membres de l'atelier ont après avoir diagnostiqué leurs maux , proposé à ce que le domaine des arts soit doté d'un cadre juridique et que l'article 28 de la charte culturelle soit mise en application. Plus loin, ils ont proposé qu'il soit créé un marché de consommation locale et la relecture de la loi 2007-20 du 23 août 2007 portant protection du patrimoine, en vue de la transformer en code du patrimoine.
Quant au second atelier, il s'est basé sur ''La danse , la musique et la production''. Après avoir identifié les freins qui empêchent ce sous-secteur de décoller (inexistance d'une convention collective des artistes, inefficacité du Bubédra, dysfonctionnement des directions techniques du ministère de la culture), il ressort de leurs travaux qu'il soit mis en place une politique efficace et durable de promotion de la musique afin que le secteur apporte une plus-value au PIB. Les membres dudit atelier ont également suggéré la création d'une école nationale de formation des artistes et l'élaboration d'un cadre juridique .
Les membres du dernier atelier ont travaillé sur la thématique portant sur ''La littérature, le théâtre et le cinéma''. Comme les deux premiers ateliers, ils ont soulevé des problèmes qui sont entre autres l'instabilité à la tête du ministère de la culture , l'insuffisance d'initiatives porteuses et l'insuffisance d'informations et de formations à l'intention des acteurs. Et pour parer à ses blocages, ils ont apporté des pistes de solutions qui consistent à appliquer la politique culturelle en matière de littérature, du théâtre et du cinéma, à doter les services compétents de moyens, de renforcer les canaux de diffusion et d'accès à l'information, de doter les communes d'infrastructures adéquates, etc.
Les travaux des assises se sont déroulés sous la supervision d'un présidium dirigé par l'émérite professeur Léon Bani Bio Bigou.
Ignace Yèchénou, sans qui cet événement n'aurait jamais eu lieu a déclaré être confiant que les lignes vont bouger après ces réflexions, ce qui augurera à coup sûr d'un lendemain plus radieux pour les domaines des arts et de la culture au Bénin.
Un comité d'experts sera par la suite mis sur pied afin de passer au scanner l'ensemble des réflexions issues de cette activité.
Gilles BIGUÉZOTON