Gallery Charly est la neuvième maison dans la rue en face de la Boa Zongo. A l’entrée de la rue, une enseigne d’orientation pointe son bout fléché. Puis, sur la gauche, il faut compter un, deux, trois, quatre… neuf et une nouvelle enseigne d’une saine combinaison noir sur blanc indique qu’on est arrivé.
« J’ai essayé de créé cette galerie aux normes européennes pour faciliter l’accès à tout peuple. » Ainsi s’exprime Charly d’Almeida, le promoteur de l’espace d’exposition-vente d’objets d’art, Gallery Charly. Une des figures emblématiques de la création artistique au Bénin, Charly a souvent côtoyé la culture occidentale. Ce qui l’a beaucoup inspiré dans la construction de sa galerie.
En effet, Gallery Charly, est un ensemble de deux pièces entièrement peintes en blanc. Certes, on retrouve dans certaines scénographies des murs sombres qui ressortent l’œuvre qu’on veut présenter. Mais, de façon générale, les murs des galeries sont blancs pour refléter la pureté, pour donner abondamment d’éclats.
A dire vrai, Charly d’Almeida tient rigueur et dévouement au prestige. Ses créations sont accueillies dans de nombreux espaces majeurs de promotion artistique dans le monde. Pour ce faire, il se refuse de faire les choses à moitié. L’art, c’est l’expression du beau, de l’esthétique et il doit en être ainsi pour l’espace de monstration de l’objet artistique. C’est sur ce fondement que Charly a créé cette galerie qui porte noblement son prénom et pour la vente de ses propres créations.
Gallery Charly est compartimentée en deux espaces contigus. Le premier espace est comme un couloir couvert au trois quart. Dans ce compartiment sont exclusivement installés des œuvres sculpturales. En tout, quinze sculptures, essentiellement colorées en noir, disposées dans une démarche stylistique et philosophique avec le mur.
La partie non couverte est créée pour permettre à toute œuvre qui s’y trouve de vivre les intempéries, subir les rayons solaire et la pluie. Charly justifie : « Cela me permet de jauger d’un temps record ce que ça pourrait donner si cette pièce se présente dans des conditions multiples chez un client un jour. » Mais l’endroit est ainsi aménagé pour servir aussi d’aération.
Dans le second espace figurent quatre peintures et six sculptures. Cependant, les deux espaces ne donnent pas la même sensation. Aussitôt qu’on quitte là où on est arrosé par l’air naturel, la porte du second compartiment s’ouvre et l’on est accueilli par un air conditionné. C’est très relaxant, séduisant, appétissant.
« La disposition des œuvres, précise l’artiste, est modifiée par moment, surtout quand une œuvre a la chance de partir de la galerie par la force d’un client, une nouvelle vient occuper l’espace. » En dehors de cela, tous les deux mois ou tout au moins par trimestre, il essaie de remodeler l’espace, de changer la place aux œuvres pour le rendre plus gai.
Les créations de Charly d’Almeida, pour la plupart, oscillent entre tragédie et drôlerie. Il recherche l’unicité de différentes sortes d’expression pour faire une pièce. Mieux, il crée des langages intemporels, un travail interculturel entre plusieurs contrées qui l’oblige à devenir un grand collectionneur de la ferraille. « Je récupère toute pièce qui peut me communiquer une sensation pour créer », insiste-t-il. Un travail d’assainissement, en somme, « qui nous unit, qui unit les peuples ».
Une spécificité de Charly d’Almeida, ses ateliers de création (peinture et sculpture) sont dans « les parages de la galerie ». Du coup, le client a la possibilité de faire un tour dans les deux ateliers pour fouiller dans les réserves si cela lui convient. Pour Charly, « un collectionneur cherche plus, il va toujours plus loin ». C’est pourquoi « les portes de la galerie et des ateliers restent ouvertes pour la clientèle ».
Fortuné SOSSA