La Direction des arts et du livre (Dal) est préoccupée par l’identité musicale exportable du Bénin. Elle vient de convier des acteurs culturels à la réflexion autour du Tchink system du regretté Stan Tohon. Au cours de la rencontre, des idées novatrices ont été avancées.
Le Centre culturel Artisttik Africa est le lieu qui a accueilli, samedi 13 novembre, le premier rendez-vous du projet dénommé ‘’Carrefour des arts’’, une initiative du Ministère du tourisme, de la culture et des arts (Mtca) à travers la Direction des arts et du livre (Dal). Le thème de cette première rencontre est intitulé « Le tchink system : Tohon Stan, précurseur d’une musique d’identification béninoise ? »
Dans son mot de bienvenue à l’ouverture, Blaise Tchétchao, le directeur des arts et du livre a déclaré que le Carrefour des arts est un rendez-vous d’échanges à « bâton rompu ». Mieux, « une tribune d’échange franc, constructeur et fructueux sur les questions de développement des industries culturelles et créatives ».
Pour ce faire, il a été confié à maître Simon Dèdji d’introduire le débat par une communication sur la thématique choisie. Le conférencier est professeur de mathématiques et de musique, enseignant à l’Institut national des métiers d’art, d’archéologie et de la culture (Inmaac). Quant à la modération, elle a été assurée par l’artiste musicien et arrangeur Eric Thomson.
La communication de Me Dèdji a permis d’analyser de long en large l’interrogation « Le tchink system : Tohon Stan, précurseur d’une musique d’identification béninoise ? » Il a fait remarquer que la musique béninoise est très bonne mais elle a du mal à traverser les frontières nationales. A cet effet, il a proposé plusieurs pistes de solution dont la promotion de deux ou trois rythmes modernes identitaires du Bénin.
Le thème a suscité également beaucoup d’intérêts chez la plupart des structures et acteurs invités à ce Carrefour des arts. Il s’agit, entre autres, des maisons de production, studios d’enregistrement, artistes, managers, promoteurs, disc jokers, journalistes et animateurs d’émissions culturelles.
Ainsi, on pouvait noter la présence effective des acteurs comme Bonaventure Dossou-Yovo, Gbessi Zolawadji, Alladé Koffi Adolphe, Adjos (Andoche Adjovi), Jah Baba, Fifi Finder, Soul Bass, Fidèle Anato dit le Baobab, Prospère Gogoyi (promoteur de Guru Records), Méchac Adjaho et d’autres acteurs du secteur de la musique non moins importants.
L'Association des animateurs et présentateurs du Bénin (Aap-Bénin) a été aussi associée à l’initiative. Elle s’est faite qualitativement représentée à travers Ahmed Arékpa d’Éden TV et Diaspora FM, Enock Adangnihoun et Gustave Avolonto de Radio Maranatha et Anicet Ahouangbo de Radio Océan, sans oublier la maîtrise de cérémonie confiée au Secrétaire général, Patrick Aurel Koundé.
Beaucoup de témoignages venant de gens ayant été très proches du roi Tohon ont, par ailleurs, enrichi les échanges. Des recommandations ont été formulées alors en vue d'œuvrer à une pérennisation du travail abattu du vivant de l’artiste de regrettée mémoire avec pour finalité, l'identification et le rayonnement de la musique béninoise au plan national et international.
Du coup, au terme des échanges, un comité de suivi a été mis sur pied pour structurer les diverses recommandations et déposer un rapport à l'autorité de tutelle. Ahmed Arékpa, Secrétaire Général Adjoint à la revendication de l'Aap-Bénin, a été désigné pour siéger au sein dudit comité, au même titre que l’arrangeur Fifi Findeur, le chorégraphe Richard Adossou et d’autres. Ledit comité va s'élargir plus tard avec la création d’une commission technique devant mener des travaux scientifiques à l’effet de susciter la création d’un label en matière de musique made in Benin.
Il est à souligner que Carrefour des arts est un événement qui se veut itinérante avec des thèmes variés. Elle a pour finalité, aux dires du Dal Blaise Tchatchao, « de recueillir des propositions concrètes réalistes et exploitables ».
Le directeur du cabinet du Mtca, Eric Totah, a représenté le ministre Jean-Michel Abimbola, à cette occasion. Il est l’autorité supérieure qui a procédé à l’ouverture et à la clôture des travaux. Il est resté attentif aux préoccupations, analyses et commentaires du début jusqu’à la fin. Avant de mettre fin au débat, il a déploré que certains acteurs culturels s’emploient souvent à s’en aller avant la fin des rencontres alors qu’ils sont invités pour contribuer à faire bouger lignes au mieux à travers une participation active et efficiente aux activités.
Fortuné SOSSA