Jeunes et enfants de la Donga réclament une réelle prise en compte des problèmes qui minent leur plein épanouissement dans le département. Ils ont présenté leur lettre de plaidoyer au préfet Eliassou Aïnin Biao, sous la coordination de l’Unicef. Les problèmes évoqués sont pertinentes et préoccupantes reconnait l’autorité préfectorale.
Le préfet du département de la Donga a choisi d’ouvrir les portes de son bureau à ses administrés enfants et jeunes pour recevoir solennellement leurs plaidoyers le 22 novembre 2021 à Djougou. Occasion pour Sankamao Il-Ham et Sanni Bio, respectivement représentants des enfants et des jeunes du département de présenter un tableau assez significatif et émouvant de la situation de l’enfance et de la couche juvénile dans la Donga.
Entres préoccupations soulevées, l’immigration clandestine des enfants et des jeunes pour des aventures à l’étranger notamment dans des pays d’Europe et du monde arabe, l’exploitation des enfants à des fins économiques, le chômage de milliers de jeunes diplômés, l’absence d’un mécanisme de promotion de l’entreprenariat, le mariage précoce et forcé des filles mineures… toute choses qui constituent des violations flagrantes des droits des enfants et une entorse à l’épanouissement des jeunes.
Les besoins des enfants et des jeunes de la Donga sont bien plus nombreux et le préfet en est conscient. Pour lui, certaines des situations évoquées sont très sensibles à cause de la forte propension islamique du département. Mais le préfet promet parvenir à les résoudre progressivement au cas par cas. Il a même déjà pris des arrêtés préfectoraux pour mettre fin à certaines pratiques et recadrer d’autres.
Il s’emploie, par exemple, à amener les chefs religieux à comprendre qu’ils ne doivent plus célébrer le baptême d’un nouveau-né qui ne dispose d’une acte de naissance. De même, il est fait obligation aux parents de ne plus marier leurs filles avant l’âge de dix-huit ans. Pour le préfet Eliassou Aïnin Biao, pas de découragement qui soit. Le dialogue reste permanent entre l’autorité, les chefs religieux et autres dignitaires de la région. Force doit rester aux lois de la République.
Fortuné SOSSA