Sous la bannière de l’Unicef, les enfants et les jeunes du département de l’Atacora ont formulé des plaidoyers à l’Etat à travers Mme Déré Lydie Chabi Nah, préfet du département. Ceci s’inscrit dans le cadre de la commémoration des trente-deux ans de la Convention relative aux droits des enfants et des soixante-quinze ans de cette organisation des Nations unies.
Pendant que les enfants réclament le respect du droit aux loisirs, les jeunes demandent l’accompagnement des filles mères à travers le programme Zéro grossesse en milieu scolaire dans l’Atacora (Zégromisa). Chaque couche y va selon ses préoccupations fondamentales.
Shafeekath Ashanti est le relai des enfants de l’Atacora. Elève en classe de 1ère C, elle a un verbe direct, franc et assez éloquent. Elle reconnait bien les efforts des autorités à divers niveaux et notamment ceux de Mme le préfet en faveur de la promotion et la défense des droits des enfants. Toutefois, soulève-t-elle, « les enfants de l’Atacora sont confrontés à plusieurs problèmes dont le respect de leur droit aux loisirs ». En effet, conformément aux dispositions de l’article 31 de la Convention, tous les enfants ont droit de jouer, d’avoir des loisirs, des activités sportives, culturelles et artistiques pour développer leurs talents et apprendre les valeurs liées à la vie en société.
« Malheureusement, fait remarquer Shafeekath, dans le département de l’Atatcora, l’accès aux loisirs est très faiblement pris en compte dans les actions de développement. » Fort de cela, au nom des enfants du département, elle recommande à Mme le préfet d’œuvrer à « l’installation d’aires de jeux accessibles à tous les enfants et respectant les conditions d’égalité ». Car, le manque criard de loisirs pour les enfants ne garantit pas leur plein épanouissement.
S’agissant des jeunes du département, c’est Bella Wonka Orou qui les représente pour le plaidoyer. Elle est étudiante en troisième année des Science de la vie et de la terre (Svt) à l’Ecole normale supérieure de Natitingou. Avec une pédagogie empreint d’aisance, elle a synthétisé le tableau des doléances de la couche juvénile de l’Atacora à Mme Déré Lydie Chabi Nah.
En plus de l’accompagnement des filles mères par le renforcement des efforts louables de Mme le préfet à travers le programme Zégromisa, Bella Wonka Orou plaide pour la préservation de la santé des jeunes par la lutte contre la commercialisation de l’alcool frelaté et des produits stimulants, l’accompagnement des jeunes diplômés sans-emplois dans l’insertion et ou la reconversion professionnelle et la formation des jeunes dans l’entreprenariat et le leadership.
Consciente des défis à relever, Mme le préfet déclare : « Je suis très enthousiaste que votre plaidoyer s’intéresse aux domaines aussi importants que la situation des filles-mères, la santé des jeunes face à la consommation de l’alcool frelaté, la formation des jeunes dans les domaines de l’entreprenariat et la promotion de leur emploi. » Elle souligne que son « action quotidienne dans ces domaines est orientée par la vision du Gouvernement de garantir l’avenir aux enfants, aux filles et aux jeunes ». Car, insiste Mme le préfet, « l’enfant n’est pas le fruit d’un hasard. » C’est pourquoi, elle a mis en place l’initiative Zegromisa qui œuvre pour « la promotion de l’éducation et de l’autonomisation des filles, femmes de demain ».
Conduisant la délégation du Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef), Mme Marion Desmurger a fait savoir que l’objectif de cette opération est de permettre aux enfants et jeunes du département d’adresser les problèmes auxquels ils sont confrontés au Président de la République à travers Mme le préfet.
Afin que la voix des enfants et des jeunes portent, l’Unicef s’est employé à les accompagner dans ce plaidoyer dans la salle de conférence de la préfecture, le vendredi 19 novembre 2021. Cette initiative, en faveur d’une réelle reconnaissance des droits des enfants et de la jeunesse pour leur plein épanouissement, sera répétée dans tous les départements du Bénin.
Fortuné SOSSA