Toussaint Kanvi accusé de crime de parricide a répondu, ce lundi 02 septembre, des faits mis à sa charge devant le tribunal de première instance de deuxième classe d’Aplahoué, siégeant en matière criminelle où le présumé à l’issue de la délibération de ce onzième dossier est déclaré coupable d’avoir commis un homicide volontaire sur la personne de Yaovi Kanvi, son père, crime prévu et puni par les articles 295,299 et 302 du Code pénal.
Placé sous mandat de dépôt depuis le 08 décembre 2016, Toussaint Kanvi de nationalité béninoise, meunier domicilié à Edjihoué, arrondissement de Houégamey, commune de Djakotomey, 40 ans, marié et père de onze (11) enfants est déclaré coupable d’avoir volontairement aux termes du verdict du tribunal présidé par le magistrat Virgile Kponmalégni commis un homicide sur la personne de son père, Yaovi Kanvi.
Le tribunal statuant en matière criminelle et conformément aux dispositions des articles 295, 299, 302 du Code pénal ensemble avec les articles 249 à 383, 361, 826 à 833 et 365 du Code de procédure pénale, des articles 34 et 35 du Code pénal, a condamné Toussaint Kanvi à la peine de 20 ans de réclusion criminelle.
Ce verdict contraint l’accusé à retourner en prison pour purger le reste de sa peine puisqu’il est en détention provisoire depuis le 08 décembre 2016.
Les faits mis à la charge du prévenu remontent à octobre 2016 à Edjihoué dans l’arrondissement de Houégamey, commune de Djakotomey où Toussaint Kanvi, frustré entre autres, de ce que son père Yaovi Kanvi ne lui a pas apporté le soutien souhaité pour faire face à ses nombreuses dettes, en est venu à planifier le meurtre de celui-ci avec l’appui d’un complice contre une rémunération de quatre vingt mille (80.000) francs. C’est ainsi que le mardi 11 octobre 2016 aux environs de 02 heures du matin, Toussaint Kanvi, accompagné de son complice, se pointe devant la chambre de son géniteur, lui fait ouvrir la porte, l’asphyxie en lui serrant fortement la gorge des deux mains après avoir bénéficié de l’aide de son compagnon, lequel a préalablement maîtrisé et terrassé la victime. Après le décès de Yaovi Kanvi des suites de ces violences exercées sur sa personne, son corps sera transporté et déposé sur la dalle d’une latrine inachevée et abandonnée dans les herbes à quelques dizaines de mètres du lieu du crime par les assaillants qui prendront la fuite.
A la barre du tribunal ce lundi, Toussaint Kanvi a préféré rester dans une dénégation totale quand bien même à toutes les étapes de l’enquête jusqu’à ce jour, il avait reconnu les faits pour lesquels il est poursuivi.
Dans ses réquisitions, le Ministère Public, représenté par le magistrat Ousmane Alédji a fait observer que les circonstances factuelles sont claires et démontrent que l’élément matériel du parricide est bel et bien constitué car, souligne-t-il, « l’accusé a reconnu les faits à toutes les procédures même si aujourd’hui il a préféré la dénégation ».
Par ailleurs, se basant sur les déclarations de l’accusé depuis l’enquête préliminaire et devant le juge d’instruction, le Ministère Public a indiqué que l’intention est réalisée parce que, précise-t-il, « il a agit volontairement non seulement il a reconnu les faits mais il a même décrit clairement comment les choses se sont passées ».
L’accusé ayant déjà été condamné une fois à six (06) mois d’emprisonnement ferme, l’enquête de moralité ne lui étant pas favorable et vu qu’il n’était pas en état de démence au temps de l’action selon la conclusion du rapport médico-psychiatrique, Ousmane Alédji a martelé que Toussaint Kanvi est pénalement responsable du meurtre de son père.
Au regard donc de ces observations, le Ministère Public a invité le tribunal à retenir l’accusé dans les liens de l’accusation de parricide, le déclarer coupable et le condamner à une peine de réclusion criminelle à perpétuité.
La défense assurée par l’avocat Mamert Dieudonné Assogba a, dans sa plaidoirie, rappelé d’une part que Toussaint Kanvi est malade et souffre de la psychopathie et d’autre part sa dénégation à la barre ne relève que de l’instabilité émotionnelle dont a fait cas la conclusion du rapport d’expertise médico-psychologique.
Pour lui, le rapport de l’expertise médico-psychologique établi le 26 avril 2017 donc quelques mois après la commission des faits précise que l’accusé quand bien même dispose de toutes ses facultés mentales et intellectuelles présente cependant des anomalies de troubles psychiques qui peuvent avoir d’incidences sur son comportement et que les faits qui lui sont reprochés pourraient être en relation avec d’éventuels troubles psychiques. C’est au bénéfice de tout cela que la défense a sollicité l’acquittement de son client et sa mise sous suivi médical.
Dans sa délibération, le tribunal a déclaré Toussaint Kanvi coupable d’avoir volontairement commis un crime d’homicide sur la personne de père, Yaovi Kanvi en le condamnant à 20 années de réclusion criminelle. Le tribunal qui a connu de la onzième affaire est composée de président, Virgile Kponmalégni, des assesseurs : Maximilien Kpèhounou Herbert Solévo, Gédéon Adjiboyé et Firmin Amoussou. La plume est tenue par le greffier Bernard Zinsou et le Ministère Public représenté par le magistrat Ousmane Alédji.
Aplahoué, 02 Septembre 2019