Le peuple béninois est un peuple vagabond. Un peuple perdu, dérouté. Son errance n'a pas de qualificatif. Il ne sait pas ce qu'il veut, c'est normal puisque le peuple même ne se reconnaît pas en tant qu'entité. Ce peuple ne sait pas qu'il est un peuple et se confond au bétail.
Il y a peu, ce peuple a insulté le Président Boni Yayi. Il a été traité de tous les noms d'oiseaux. C'est un vendeur de l'économie nationale. Il veut livrer le pays à la France. Il est allé chercher Zinsou, un Yovo. Bref, on connaît le disque.
Aujourd'hui ce même peuple, les mêmes citoyens qui ont livré bataille à Yayi avec une violence verbale acide applaudissent Yayi. Ils épient ses faits et gestes et en font des moments d'insultes à l'endroit de l'actuel Chef de l'État.
Le Président TALON peut se sentir trahi. Trahi par un engagement populaire flexible au rythme des besoins de l'abdomen. Trahi par un peuple qui ne réfléchit que par son abdomen. "Nous avons faim". C'est un refrain national qui sape l'élan des engagements.
Nous avons le devoir de donner à manger à la tête du peuple. Ce n'est pas l'abdomen du peuple seul qui a souvent faim. La tête du peuple béninois a aussi faim. Faim d'un ferme engagement citoyen. Les artistes, les vrais savent qu'il faut éduquer ce peuple qui refuse d'être convaincu. Je suis peiné par l'inculture nauséeuse de certains citoyens.
Quand le Président Boni Yayi lui-même parlait de la Dictature du développement, il y sentait une certaine flexibilité du mental béninois. Faites vos options chers dirigeants et agissez dans le sens du bien tout en gardant Dieu comme Témoin suprême, il avisera.
Paterne Djidéwou TCHAOU
